Particulièrement répandue chez les enfants, mais subsistant parfois à l’âge adulte pour empirer à nouveau avec l’âge, l’épilepsie touche plus de 50 millions de personnes dans le monde. En France, 5% de la population est ou sera un jour concernée par l’épilepsie, ce qui porte le nombre d’épileptiques français à environ 600’000 personnes, dont la moitié est âgée de moins de 20 ans.
Le problème ? Les traitements actuels restent impuissants face à de nombreuses formes d’épilepsie et, lorsqu’ils fonctionnent, leurs effets secondaires peuvent s’avérer lourds. Le CBD représente alors une piste de traitement intéressante, qui a d’ailleurs déjà fait ses preuves.
Sommaire
ToggleCBD et épilepsie : oui, cela peut fonctionner !
Nous allons revenir en détail dans un instant sur ce qu’est concrètement l’épilepsie, les limites des traitements actuels et les opportunités offertes par le CBD. Il est cependant important de ne pas garder plus longtemps le suspense sur l’intérêt du CBD dans le cadre de cette maladie.
- L’épilepsie est l’une des rares maladies pour lesquelles il existe déjà des traitements reconnus à base de cannabis (avec la sclérose en plaques et les douleurs neuropathiques).
- L’Épidiolex, une solution buvable au CBD, a reçu un avis favorable au remboursement par la Haute autorité de santé (HAS).
- Ce médicament au CBD peut légalement être utilisé en France dans le traitement des crises d’épilepsie liées au syndrome de Lennox-Gastaut ou au syndrome de Dravet, chez les patients de deux ans et plus.
Maintenant que nous avons établi l’intérêt de s’intéresser au CBD dans le cadre de l’épilepsie, creusons le sujet en profondeur !
Épilepsie : près de 50 syndromes différents
L’épilepsie est une maladie chronique qui se traduit par des crises plus ou moins fréquentes. Il existe différent types de crises d’épilepsie :
- Crises partielles, qui ne touchent qu’une seule zone du cerveau et se traduit par des symptômes différents selon la partie du cerveau concernée (troubles moteurs ou du comportement par exemple).
- Crises généralisées, qui touchent l’ensemble du cerveau. Dans le meilleur des cas, on constate une absence avec perte de conscience pendant quelques secondes à quelques minutes. Il s’agit d’une forme courante chez les enfants. Lors de crises plus graves, dites crises tonico-cloniques, le patient souffre de convulsions, de contraction musculaire et perd généralement totalement conscience.
Connue de longue date (on en retrouve des traces dès le Moyen-Âge), l’épilepsie est encore une maladie mal connue. Il faut dire qu’il existe près de 50 syndromes épileptiques, que les crises sont de formes diverses et que les facteurs en cause sont nombreux (génétique, lésions au cerveau, maladie infectieuse, malformation, traumatisme crânien, alcoolisme entre autres).
Tant et si bien que, si des traitements existent, ils sont parfois insuffisants.
Des traitements efficaces… mais pas pour tous
Des traitements contre l’épilepsie existent. Ils présentent toutefois des limites et ne conviennent pas à tous les malades. Ainsi, pour 25 à 30% des patients, les médicaments antiépileptiques ne sont pas suffisamment efficaces pour atténuer ou stopper les crises. On parle alors d’épilepsie réfractaire, qui nécessite un réel besoin de développer des solutions thérapeutiques alternatives.
Pour les 70 à 75% de patients épileptiques chez qui les antiépileptiques fonctionnent, tout n’est pas rose non plus. Ainsi, même pour eux, il n’existe aucune approche thérapeutique capable de totalement les guérir. Les traitements se limitent en effet dans le meilleur des cas à supprimer les crises, sinon à les réduire ou à les atténuer. Sans compter qu’ils peuvent induire des effets secondaires.
De nombreux effets secondaires
Il existe de très nombreux antiépileptiques, appartenant à différentes familles de médicaments et plus ou moins adaptés en fonction du type d’épilepsie et/ou du profil du malade. Dans certains cas, ils s’accompagnent cependant d’effets secondaires parfois lourds. Notamment :
- Interactions médicamenteuses, particulièrement vis-à-vis des contraceptifs qui peuvent perdre de l’efficacité à leur contact,
- Prise de poids,
- Fatigue,
- Sautes d’humeur,
- Perte d’attention,
- Dérèglement du cycle du sommeil,
- Difficultés à respirer,
- Éruptions cutanées,
- Malformations congénitales au cours de la grossesse.
Même si de nouveaux antiépileptiques arrivent fréquemment sur le marché et réduisent les effets secondaires encourus, trouver des alternatives plus efficaces reste une priorité.
Le CBD comme nouvelle piste de traitement
Nous le savons désormais bien : le cannabidiol agit sur le corps humain en activant les récepteurs de notre système endocannabinoïde, lui-même ayant une influence directe sur nos systèmes nerveux et immunitaire. C’est notamment grâce à cela qu’il présente des effets apaisants, anxiolytiques, anti-inflammatoires ou contribue à réguler notre cycle du sommeil. Autant de propriétés qui ont amené les scientifiques à étudier son action chez les patients souffrant d’épilepsie.
Les résultats, extraits à partir de plusieurs études, ont été pour le moins concluants :
- 43% des patients épileptiques sous CBD ont constaté une diminution de moitié de leurs crises d’épilepsie (27% sous placebo).
- 42% de réduction des crises atoniques (contre 17% sous placebo).
- Le CBD fonctionne également sur l’épilepsie des enfants.
- Une dose de 20 milligrammes de CBD par kilo et par jour augmente les chances de réussite.
En contrepartie, des effets secondaires du CBD légers à modérés (diarrhée et somnolence principalement) ont été remarqués chez environ un quart des patients, a priori liés aux fortes doses de cannabidiol concernées.
En plus du CBD, une première étude encourageante évoque également l’intérêt de la cannabidivarine, ou CBDV, un autre cannabinoïde non-psychoactif (sans effet planant ni addictif) qui montre des effets concluants dans le traitement de l’épilepsie chez les rats.
Les autorités favorables à un traitement pour l’épilepsie à base de cannabinoïdes
Une fois n’est pas coutume, le cas du CBD et de l’épilepsie est, avec la sclérose en plaques, sans aucun doute l’exception qui confirme la règle. Ainsi, la France, bastion anti-produits dérivés du cannabis en Europe, autorise la prescription depuis décembre 2018 et dès l’âge de deux ans d’Epidiolex, un médicament contenant du CBD commercialisé par le même groupe pharmaceutique que celui qui produit déjà le Sativex (GW Pharmaceuticals). Son atout principal ? Parvenir à réduire les crises d’épilepsie infantile sévères et trop souvent réfractaires liées au syndrome de Dravet et au syndrome de Lennox-Gastaut.
Les premiers essais cliniques à grande échelle (3000 patients) réalisés en France d’ici à 2023 prévoient également de se pencher plus précisément sur l’utilisation du cannabis thérapeutique dans le cadre de l’épilepsie. Si les traitements existent, ils ne sont en effet pas encore réellement utilisés. Un futur proche devrait donc, si les résultats sont concluants, permettre une meilleure utilisation du CBD dans le cadre de l’épilepsie.
Cannabidiol et épilepsie : attention à l’automédication
Ainsi, le CBD représente un progrès thérapeutique réel pour les patients qui souffrent de troubles épileptiques et ne réagissent pas positivement aux traitements conventionnels. La preuve avec l’autorisation de l’Epidyolex en France, malgré la réticence évidente des gouvernements successifs face aux dérivés du cannabis. Pour autant, les traitements au cannabis sont utilisés par des équipes médicales aguerries, qui savent le doser précisément, dans des situations spécifiques et pour des patients aux besoins particuliers. Reconnaître l’efficacité du CBD ne doit donc pas pour autant passer pour une incitation à en consommer pour tous les épileptiques.
L’huile de CBD peut certes contribuer à diminuer l’intensité et/ou la fréquence des crises. Si vous souffrez d’épilepsie, il reste essentiel de parler de votre volonté de prendre du cannabidiol à votre médecin. Non seulement il pourra vous conseiller sur l’intérêt potentiel du cannabinoïde dans votre cas particulier, mais il saura également vous aider à déterminer la dose et la fréquence de prise les plus appropriées à votre situation.
Dernier élément à prendre en compte, les cannabinoïdes peuvent influencer les effets d’autres traitements (surtout l’action de médicaments antidépresseurs, mais pas seulement). Là encore, la consultation d’un spécialiste est le meilleur moyen d’éviter les interactions médicamenteuses.
Les spécialistes du marché cannabique moderne ont sans doute un rôle à jouer pour une meilleure compréhension globale du cannabis et de ses opportunités. Il est par conséquent important d’avancer ensemble, en collaboration avec la sphère médicale.
Pour conclure : ce que l’on peut vraiment attendre du CBD pour traiter l’épilepsie
- Avant tout pour les patients souffrant du syndrome de Dravet ou du syndrome de Lennox-Gastaut.
- En priorité pour celles et ceux pour qui les traitements médicamenteux ne fonctionnent pas ou pas bien.
- Jusqu’à 50% de réduction des crises d’épilepsie chez les patients qui prennent du CBD (comparable aux résultats de la plupart des antiépileptiques du marché actuel).
- Des effets secondaires légers à modérés chez environ un quart des patients (diarrhée, somnolence, perte d’appétit).
- En association à certains traitements, risques d’interactions médicamenteuse (augmentation ou altération des effets du traitement médicamenteux).
Rédacteur en chef spécialisé en CBD
Julien, né le 17 juillet 1978 en région Parisienne, est un éminent rédacteur et expert dans le domaine des produits à base de CBD. Suite à ses études en biologie et en médecine alternative, Julien a développé une passion pour les remèdes naturels, dont le CBD. En 2022, il intègre l’équipe du site Weedy.fr en qualité d’expert et de contributeur régulier. Grâce à son expertise scientifique et une écriture claire, Julien aide à démystifier les aspects complexes du CBD, tout en mettant en lumière ses bienfaits et applications potentielles à travers ses articles et participations à des conférences.