On connait désormais bien le CBD, mais voilà que de plus en plus d’études et de produits s’intéressent à un « nouveau » cannabinoïde (néanmoins isolé en 1969) : la cannabidivarine, ou CBDV. Définition, effets, différences avec le CBD, voici tout ce qu’il y a à savoir sur la cannabidivarine.
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ToggleCBDV (Cannabidivarine) : définition
La cannabidivarine est un cannabinoïde non-psychoactif naturellement présent dans le cannabis. On a tout particulièrement retrouvé de hauts taux de cannabidivarine dans certaines variétés de cannabis indica au nord-ouest de l’Inde ainsi que dans certains haschischs népalais. Plus précisément, la CBDV résulte de la réaction chimique entre le CBGA (forme acide du CBG) et certains enzymes. Forme décarboxylée du CBD, elle en est tout simplement le précurseur. Ce que cela veut dire ? Chauffez de la CBDV, vous obtiendrez du CBD.
Si l’on s’intéresse à la structure chimique de la CBDV, on se rend compte que sa molécule est très proche de celle du CBD, avec sept isomères de double liaison et trente stéréoisomères. La seule différence tient à une chaîne latérale raccourcie par deux ponts méthylène. Pour faire simple, le « squelette » des deux molécules est légèrement différent, mais leur composition est semblable.
Cette ressemblance frappante entre la cannabidivarine et le cannabidiol explique en partie la proximité des effets des deux molécules. Nous y revenons en détail dans un instant.
D’ailleurs, dit-on la ou le CBDV ?
Étant donné que l’on dit le CBD, la tentation est grande de dire le CBDV. Pour autant, cannabidivarine est un mot féminin, à l’instar de l’écrasante majorité des mots en -ine. Donc techniquement, on dit la CBDV, mais personne ne devrait s’offusquer si vous dites « le CBDV ».
Voir aussi : qu’est ce que le THCV ?
La CBDV est-elle légale ?
Réponse courte : oui, la cannabidivarine ou CBDV est légale. Plus précisément, il n’existe à ce jour aucune mention spécifique de la cannabidivarine dans les textes de loi français et européens. Pas de trace non plus du côté des listes officielles de stupéfiants. Et par définition, ce qui n’est pas interdit est permis. D’ailleurs, il ne semble y avoir aucune raison d’interdire la cannabidivarine qui ne représente aucun danger de santé publique.
Quels sont les effets de la cannabidivarine ?
On connait désormais relativement bien le fonctionnement du système endocannabinoïde, ou SEC. Si certaines zones restent à explorer, on est au fait de son existence et de l’importance du rôle de ses capteurs CB1 et CB2 sur l’action des cannabinoïdes sur notre organisme. C’est notamment grâce à eux que le CBD est capable de nous apaiser et le THC de nous faire planer.
Ce qui est intéressant avec la cannabidivarine est que ses effets n’ont pas grand-chose avoir avec le SEC. Au contraire, il semblerait plutôt que la CBDV soit capable d’affecter le comportement des neurones. Ce mode d’action original lui permet d’agir sur différents aspects de notre organisme et de présenter un intérêt dans le cas de certains troubles neurologiques.
Les effets pressentis de la CBDV sont ainsi notamment à l’étude dans le cadre de :
- Convulsions : l’effet anticonvulsif de la CBDV a été démontré chez différentes races de rongeurs.
- DMD (myopathie musculaire de Duchenne) : associés, le CBD et la CBDV pourraient empêcher la perte d’activité locomotrice liée à la pathologie.
- TSA (troubles du spectre autistique) : en 2019, le département de la recherche médicale de l’armée américaine a commandé un rapport sur l’influence de la CBDV chez des enfants souffrant de troubles du spectre autistique. Le potentiel du cannabinoïde doit encore être confirmé.
- RTT (Syndrome de Rett) : la CBDV pourrait également permettre des améliorations chez les patients souffrant de cette maladie rare altérant le développement du système nerveux central.
Lorsque l’on se renseigne sur les effets de la cannabidivarine, on tombe systématiquement sur des articles sur son rôle en cas d’épilepsie. C’est peut être en effet là où les espoirs sont les plus grands et, semble-t-il, fondés.
CBDV : une opportunité pour traiter l’épilepsie ?
On connait les avantages du CBD contre l’épilepsie. Ce n’est pas pour rien s’il s’agit de l’une des pathologies sous le feu des projecteurs à l’international lorsqu’il s’agit d’études sur le cannabis médical (avec la sclérose en plaques). Il existe d’ailleurs déjà des traitements au cannabis thérapeutique contre l’épilepsie. C’est notamment le cas de l’Epidiolex, par ailleurs autorisé en France depuis 2018 malgré la réticence des autorités à reconnaître les vertus du CBD. Il faut dire qu’il obtient des résultats encourageants sur les crises d’épilepsie infantile réfractaires (ne réagissant pas aux traitements habituels) provoquées par les syndromes de Dravet et de Lennox-Gastaut.
Mais revenons-en à la cannabidivarine. Dès 2014, une étude s’est intéressée à ses effets sur l’hyperexcitabilité neuronale. Plus précisément, les chercheurs ont mis en évidence que le CBD et la CBDV ont la capacité d’activer et de désensibiliser les canaux du récepteur TRPV1 (récepteur transitoire potentiel vanilloïde 1). L’intérêt de cette action est que le récepteur TRPV1 pourrait contribuer à l’apparition et à la progression de certaines formes d’épilepsie. Contrôler ses réactions pourrait donc permettre d’anticiper ou de limiter les crises.
Cette étude a cependant seulement été menée in vitro (en « éprouvette », soit en dehors de l’organisme) sur des cellules de rats. Ces premiers résultats encourageants incitent cependant à poursuivre les recherches sur les effets de la CBDV en cas d’épilepsie.
CBD ou CBDV : lequel préférer ?
De structures organiques extrêmement proches, la CBDV et le CBD ont des effets proches mais néanmoins différents. Tous deux proviennent cependant de la même plante et il n’y a pas de raison évidente à vouloir choisir l’un ou l’autre alors qu’on peut avoir les deux à l’état naturel. D’ailleurs, leurs actions sont plutôt complémentaires et, selon l’effet d’entourage, il semblerait que consommer des cannabinoïdes ensemble, y compris en accompagnement des terpènes, esters et flavonoïdes présents dans la plante, permettent de profiter d’effets combinés potentiellement plus intéressants que les effets séparés de chaque molécule. Si vous êtes intéressé par les effets de la cannabidivarine, pas besoin de choisir donc, la consommer avec du CBD ne présente aucun effet indésirable majeur connu.
Rédacteur en chef spécialisé en CBD
Julien, né le 17 juillet 1978 en région Parisienne, est un éminent rédacteur et expert dans le domaine des produits à base de CBD. Suite à ses études en biologie et en médecine alternative, Julien a développé une passion pour les remèdes naturels, dont le CBD. En 2022, il intègre l’équipe du site Weedy.fr en qualité d’expert et de contributeur régulier. Grâce à son expertise scientifique et une écriture claire, Julien aide à démystifier les aspects complexes du CBD, tout en mettant en lumière ses bienfaits et applications potentielles à travers ses articles et participations à des conférences.