Le terme même de traitement au cannabidiol fait débat. En France, le cannabidiol n’est d’ailleurs en lui-même pas considéré comme un traitement. Pourtant, des médicaments conventionnels en contenant existent déjà et ont même été approuvés par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) depuis plusieurs années.
Alors, quels sont les bénéfices connus des traitements au cannabidiol, ceux qui sont déjà autorisés et les espoirs de développement à moyen terme ? C’est ce que nous vous expliquons dans cet article.
Sommaire
ToggleBénéfices avérés des traitements au cannabidiol
Bien que le cannabis en général et le CBD en particulier ne soient pas reconnus comme des médicaments et donc des options de traitement en France, nombre de ses propriétés sont reconnues par la communauté scientifique, avec de nombreuses études à l’appui. Pour les compléter, des essais cliniques de grande envergure (3000 patients répartis dans toute la France) sont par ailleurs menés jusqu’à au moins 2023 afin de déterminer si le cannabis thérapeutique peut être généralisé.
À ce jour, seulement trois produits contenant des cannabinoïdes sont reconnus comme étant des médicaments en France. Ils concernent des traitements contre la sclérose en plaques (le Sativex, contenant du CBD et du THC en proportions proches), les douleurs neuropathiques (le Marinol, à base de Dronabinol) et l’épilepsie (l’Epidiolex, une solution buvable au cannabidiol).
Sclérose en plaques
Maladie provoquée par une destruction anormale de la myéline (la « gaine » de nos fibres nerveuses) par le système immunitaire, la sclérose en plaques (SEP) reste à ce jour incurable. Tout comme les traitements actuels, le cannabidiol ne peut probablement pas la guérir. Il peut cependant réduire plusieurs de ses symptômes (fatigue, douleurs, état dépressif) avec des effets secondaires moindres.
Douleurs neuropathiques
La neuropathie englobe plusieurs pathologies, touchant toutes le système nerveux périphérique, c’est-à-dire les nerfs situés en dehors du cerveau et de la moelle épinière. Comme pour la SEP, les traitements actuels ne peuvent pas la soigner et se contentent d’en limiter les symptômes, parfois au prix de lourds effets indésirables. Là encore, les traitements au cannabidiol, s’ils ne soignent pas les douleurs neuropathiques, en limitent les symptômes tout en réduisant les effets secondaires.
Épilepsie
Dans le cadre de l’épilepsie, un traitement au cannabidiol est utilisé pour les patients réfractaires aux traitements conventionnels. C’est notamment le cas dans le cadre de l’épilepsie infantile et tout particulièrement des syndromes de Dravet et de Lennox-Gastaut pour lesquels le CBD peut limiter la fréquence et l’intensité des crises de certains jeunes patients.
Espoirs suscités par les traitements au cannabidiol
D’autres pathologies que les trois citées plus haut et disposant déjà de traitements autorisés au cannabidiol suscitent l’intérêt de la communauté scientifique.
Fibromyalgie
Le cas du traitement contre la fibromyalgie est complexe puisque la maladie reste encore relativement mystérieuse pour la communauté scientifique elle-même, qui peine à la définir. Les douleurs sont à l’heure actuelle prises en charge avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens, des antidépresseurs et des antalgiques, dont la morphine, présentant tous des risques d’effets secondaires conséquents. Un traitement au cannabidiol pourrait s’imposer comme une alternative sans effet secondaire notoire ni risque d’addiction.
Endométriose
Quelle autre pathologie que l’endométriose touche autant de personnes (10% des femmes) sans aucune option de traitement ou presque ? Sans rentrer dans le détail des chiffres, l’endométriose reste largement sous-diagnostiquée (en moyenne 7 ans sont nécessaires) et difficile à traiter. Une étude de 2017 a cependant montré que le système endocannabinoïde participe à la gestion des douleurs liées à l’endométriose, d’où l’intérêt potentiel d’un traitement au cannabidiol: pour en limiter les douleurs.
Schizophrénie
La schizophrénie touche 23 millions de personnes dans le monde, et 600’000 personnes rien qu’en France. Comme beaucoup des pathologies évoquées ici, elle ne se guérit pas et les traitements existants ne sont pas sans risques (problèmes de mobilité, prise de poids notamment). Les capacités du CBD à favoriser l’augmentation du niveau d’anandamide et à agir comme un antipsychotique semblent tout particulièrement intéressantes dans le cadre du traitement des troubles psychotiques qui la caractérisent.
Cancer
Une fois n’est pas coutume, dans le cadre du cancer, le CBD semble présenter des effets à la fois indirects (dont la diminution des douleurs et la réduction des nausées) et directs. En effet, une étude de 2019 a montré la capacité du CBD et du THC à limiter la prolifération des cellules cancéreuses. Il faudra encore cependant des études approfondies et des essais cliniques de grande envergure avant de réellement pouvoir se prononcer sur la justification ou non d’un traitement au CBD dans ce cas.
Voir aussi : Borréliose de Lyme : que peut le CBD ?
De l’importance de consulter un médecin
Un traitement regroupe l’ensemble des moyens employés pour guérir d’une maladie. Cette définition sous-entend un élément important : celui d’identifier ladite maladie afin de pouvoir lui opposer une réaction appropriée. Quel que soit le problème de santé rencontré, le diagnostic médical reste essentiel, ce qui implique de consulter au moins un professionnel de santé en amont de tout traitement, au cannabidiol ou non.
Selon la situation, quelques précautions supplémentaires peuvent se justifier.
Sans prise de médicament
Sans traitement parallèle, il n’existe a priori aucun risque majeur à prendre du CBD. Le cannabidiol ne remplace cependant pas les traitements conventionnels et est au mieux un outil permettant d’améliorer le quotidien des malades.
Avec prise de médicament
En cas de prise de CBD en parallèle d’un traitement conventionnel, il est important de considérer le risque d’interaction médicamenteuse. Dans ce cas, le CBD ne provoque toujours pas d’effet secondaire majeur, mais il peut provoquer un dérèglement des effets habituels des autres traitements, notamment dans le cadre d’une prise d’antidépresseurs, d’anticoagulants ou d’antalgiques. En tout, ce sont quelques 57 médicaments qui ont été listés par une étude américaine en 2020 .
Dans tous les cas, il est donc essentiel de parler de votre volonté de prendre du cannabidiol pour une raison de santé à un professionnel, quelle que soit la pathologie concernée. Votre spécialiste ou votre généraliste pourra alors vous conseiller sur les opportunités offertes par un traitement au cannabidiol en accompagnement d’un traitement conventionnel ou pour soulager certains symptômes. Vous disposerez également d’un accompagnement dans le choix de votre produit, de sa concentration, de son dosage et de la fréquence idéale pour les prises.
Rédacteur en chef spécialisé en CBD
Julien, né le 17 juillet 1978 en région Parisienne, est un éminent rédacteur et expert dans le domaine des produits à base de CBD. Suite à ses études en biologie et en médecine alternative, Julien a développé une passion pour les remèdes naturels, dont le CBD. En 2022, il intègre l’équipe du site Weedy.fr en qualité d’expert et de contributeur régulier. Grâce à son expertise scientifique et une écriture claire, Julien aide à démystifier les aspects complexes du CBD, tout en mettant en lumière ses bienfaits et applications potentielles à travers ses articles et participations à des conférences.