Qu’est-ce que le CBGA ? Définition, effets et opportunités

Forme acide du CBG et à l’origine des principaux cannabinoïdes, l’acide cannabigérolique (CBGA) est encore relativement peu connu. Découvert sur le tard, difficile à isoler et donc à étudier, il présente pourtant des caractéristiques intéressantes et un intérêt potentiel sur la santé. Weedy.fr décortique pour vous ce qu’est le CBGA, ce que l’on sait de lui et les zones d’ombres à explorer pour mieux comprendre ses effets sur l’organisme.

CBGA (acide cannabigérolique) : définition simple

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Le CBGA est un cannabinoïde produit dans les trichomes des fleurs de chanvre

Le CBGA est un cannabinoïde, au même titre que le très populaire CBD et le plus décrié THC. Il est cependant beaucoup moins présent dans la plante de cannabis, notamment parce qu’il se transforme plus ou moins rapidement en d’autres cannabinoïdes.

Deux aspects liés au CBGA sont tout particulièrement intéressants:

  • Le CBGA est souvent appelé le « cannabinoïde mère». Comprenez, il est à l’origine des autres cannabinoïdes et joue un rôle direct dans leur biosynthèse. En d’autres termes, sans le CBGA, le CBD, le THC, le CBC et évidemment le CBG n’existeraient pas.
  • Le CBGA possède des propriétés intéressantes à l’état brut. Outre son rôle actif dans l’apparition des autres cannabinoïdes, il possède des effets propres que nous détaillons dans un instant.

D’où vient le CBGA et quel est son rôle ?

Le CBGA, comme les autres cannabinoïdes, est produit par les trichomes du chanvre. Il s’agit de petites vésicules collantes et quasiment transparentes localisées au niveau des fleurs et dont est notamment extraite la résine CBD. Le rôle du CBGA est avant tout de protéger la plante. Ainsi, il est capable d’entraîner une nécrose de certaines cellules afin de contrôler la tailler des feuilles et ainsi concentrer l’énergie disponible au niveau des fleurs. Le CBGA est donc un régulateur naturel contribuant directement au bon développement d’un plant et à la survie de sa variété.

Pour rentrer un peu plus dans le détail, il est utile d’expliquer que le cannabis, par une succession de réactions chimiques, est capable de produire toutes sortes de molécules qui seront utiles à son développement à différents moments de son évolution.

  1. Dans un premier temps, les trichomes produisent de l’acide olivique ainsi que du géranyl-pyrophosphate.
  2. Ces molécules se transforment petit à petit en acide cannabigérolique (le CBGA qui nous intéresse ici).
  3. Au contact des différents enzymes présent dans la plante, le CBGA se transforme à son tour en THCA, en CBDA et en CBCA, les formes acides qui donneront respectivement le THC, le CBD et le CBC une fois la décarboxylation opérée (naturellement ou suite à une action humaine).
  4. Plus rarement, une décarboxylation naturelle a lieu un peu plus tôt et le CBGA devient alors directement du CBG. Ce phénomène explique en partie la plus faible présence de CBG dans les différentes variétés de cannabis que de CBD ou de THC.

Très bien, mais quelle est la différence entre le CBG et sa forme acide, le CBGA ?

CBGA Vs. CBG : différences et points communs

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Le CBGA n’est qu’une étape de l’évolution du cannabis
  CBGA CBG
Formule chimique C22H32O4 C21H32O2
Où ? Dans la matière végétale brute Dans la matière végétale décarboxylée (par les rayons UV ou en étant chauffée artificiellement)
Découverte En 1996 par des chercheurs japonais En 1964 par des chercheurs israéliens
Effets sur l’humain Oui, à travers le système endocannabinoïde (SEC) Oui, à travers le SEC
Effets psychotropes (« fait planer ») Non Non

Le CBGA est le précurseur du CBG. Ce dernier est donc une forme avancée du CBGA, un stade ultérieur. En dehors de cette différence chronologique, il y a surtout une différence moléculaire. Celles et ceux qui se souviennent de quelques cours de chimie l’auront peut-être remarqué, la différence entre les deux molécules est d’un atome de carbone (C) et de deux atomes d’oxygène (O), soit du CO2 (dioxyde de carbone). Voilà de quoi comprendre un peu mieux le terme un peu barbare de décarboxylation.

Cette différence moléculaire a des répercussions sur le rôle du CBGA dans le plant de cannabis, mais aussi, et c’est ce qui nous intéresse tout particulièrement, au niveau de sa capacité à interagir avec les récepteurs de notre organisme. Pour faire simple, bien que proches, le CBGA et le CBG n’ont pas forcément les mêmes effets.

Effets du CBGA

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Le CBGA aurait une action sur le métabolisme

La littérature scientifique relative aux effets du CBGA est encore bien maigre. Déjà parce que l’acide cannabigérolique a été découvert relativement tard par rapport aux principaux cannabinoïdes, ensuite parce qu’il est extrêmement difficile à isoler. En effet, il se transforme rapidement et, pour l’étudier, il est non seulement impossible de chauffer la plante, mais il faut également qu’elle soit à un stade relativement précoce (avant la floraison).

Quelques pistes intéressantes sont néanmoins étudiées, chacune devant être considérée avec précaution et approfondie avant de tirer des conclusions définitives.

Une action sur le métabolisme

Une étude de 2019 a mis en évidence que le CBGA, au même titre que le CBG et le CBDA, peut interagir avec les capteurs PPAR avec la capacité de moduler le métabolisme lipidique. Lorsque ces capteurs ne fonctionnent pas correctement, le risque de développer des maladies telles que le diabète ou un taux trop élevé de triglycérides et de cholestérol augmente.

Cancer du côlon

Selon une autre étude, le CBGA pourrait jouer un rôle dans le cadre de la lutte contre le cancer du côlon. Non seulement il semble ralentir la multiplication des cellules cancéreuses, mais il pourrait également accélérer leur mort.

Diabète et maladies cardiovasculaires

Conséquence directe de l’action du CBGA sur le métabolisme, il pourrait présenter une utilité contre le diabète, notamment en empêchant la production de l’enzyme à l’origine du stress oxydatif et ainsi en empêchant l’apparition de certaines complications. Limiter le stress oxydatif permet également d’éviter certains problèmes cardiovasculaires, qui représentent également une piste de recherche.

Ces premières études n’ont pour l’instant été réalisées que sur des modèles et/ou lors de manipulation in vitro (en laboratoire). Il reste par conséquent encore à les prolonger, les approfondir et, si justifié, procéder à des études sur l’humain.

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